Histoire des communes

Châteauvillain et ses communes associées

Châteauvillain est situé à 20 km à l’Ouest de Chaumont, préfecture de la Haute-Marne.Chef-lieu de canton de la Haute-Marne, au centre du triangle formé par les villes de Châtillon-sur-Seine, Bar-sur-Aube et Chaumont, Châteauvillain compte 1733 habitants avec le hameau de Montribourg et les communes associées de Créancey, Marmesse, et Essey-les-Ponts. Sa superficie est de 7 942 ha dont 5 032 ha de forêts.
Le canton confine ainsi aux départements de la Côte d’Or et de l’Aube, il est situé en Champagne, mais à la limite de la Bourgogne, pour une population de 5 000 habitants.

CHÂTEAUVILLAIN

Composée d’un bourg-centre, des écarts de la Forge et de Montribourg ainsi que de trois communes associées, Créancey, Essey-les-Ponts et Marmesse, Châteauvillain possède des services et des commerces de proximité qui en font un village agréable à vivre, dans un cadre verdoyant et chargé d’histoire.

Depuis toujours lieu de passage, Châteauvillain fut, jusqu’au XV ème siècle, frontière entre le Royaume de France et le Duché de Bourgogne dont Langres faisait partie. Les traces d’une occupation humaine très ancienne sont nombreuses dans les environs.
Le territoire bénéficie d’un micro-climat, résultat de la présence de buttes du « Haut-Pays » au nord et de la forêt domaniale de 10 000 ha, bientôt Parc National avec la forêt domaniale de Côte-d’Or.

Son nom, Châteauvillain, n’en finit pas d’intriguer.
Son secret vient du latin « Castrum-Villanum ». Ce qui signifie Tour fortifiée pour Castrum et ferme, ou domaine pour Villanum en gallo-romain.

Nous trouvons des traces historiques irréfutables à partir de 1160, date à laquelle Châteauvillain fut la propriété des seigneurs des Broyes, famille noble de l’Aube, qui fit construire un important donjon de pierres à bosses et un château entouré d’une enceinte avec de nombreuses tours, dont on peut encore en voir une partie.
Au fil du temps et selon les périodes de guerre ou de paix, la cité s’étendit et des quartiers virent le jour le long de la rivière ou autour des remparts du XII ème et XIV ème siècles.

Plusieurs familles nobles se sont succédées et plus de 10 blasons ont été recensés.
Des reproductions en sont exposées à la Tour de l’Auditoire.

La lignée de la famille des Châteauvillain débuta par Hugues de Broyes, se poursuivit par Simon le Jeune et dura 422 ans, en ligne directe ou indirecte, mais certains seigneurs laissèrent une trace plus importante que d’autres.

Le cas de Jean l’Aveugle est très révélateur des relations qu’il entretenait avec les Castelvillanois : ayant eu, comme 300 autres chevaliers, les yeux crevés au cours de la croisade avec Saint-Louis, il décida d’affranchir ses sujets par la charte de 1286.

Sous le règne de Louis XIII, Nicolas de l’Hospital, Duc de Vitry, s’illustra par l’élimination de Concini, le favori de Marie de Médicis, mère du Roi. Cette action lui valut la fortune et lui permit de faire édifier un magnifique château. A sa mort en 1644, son épouse lui fit ériger un tombeau monumental dans l’église Saint Berchère, aujourd’hui disparue.
Malheureusement les éléments de ce monument sont dispersés en différents sites : Tour de l’Auditoire, Musée de Chaumont et Musée de Versailles.

Le Duc de Penthièvre, mort en 1793, fut le dernier seigneur de Châteauvillain. Fils du Comte de Toulouse issu des amours de Louis XIV et de Madame de Montespan, il était très aimé de la population et contrairement à d’autres endroits, la révolution n’a pas trop endommagé la ville.

Il faudra attendre le XIX ème siècle pour que le pont-levis soit abattu et la ville « éventrée » par la grande rue qui la traverse de part en part, détruisant entre autres les vestiges du château du Duc de Vitry.

Malgré ces aléas, il subsiste de très nombreux témoignages de la vie de nos ancêtres. Il suffit de se promener dans les rues et les ruelles pour s’en rendre compte. La ville est restée contenue par les bras de l’Aujon et son architecture « intra-muros » n’a presque pas évolué au cours des siècles passés.

On peut aussi aller se promener dans le Parc aux Daims.
A l’origine, il était une réserve de chasse de 272 hectares créée par le fils du Duc de Vitry, dans laquelle les « manants » avaient le droit d’aller ramasser du bois mort. Ils devaient « corvée » à leur seigneur pour l’entretien du mur de pierres sèches, long de 7 km !

Bientôt, ce parc sera aménagé en station touristique forestière pour recevoir les visiteurs à la journée ou en court-séjour, sous le nom d’Animal Explora.

MARMESSE

Elu de la commune : Maire déléguée de Marmesse : Mme Jacqueline DARMOCHOD

Géographie
Notre village se situe en Haute-Marne, dans le canton de Châteauvillainau bord de la rivière « Aujon ».
C’est une commune associée à Châteauvillain, chef lieu de canton.
Le village, qui a un riche patrimoine historique, ne possède plus aujourd’hui que son église et sa tour de l’ancien prieuré, comme trace visible de son passé.
Le village est également connu pour ses sablières d’où l’on tirait jadis des graviers et qui sont aujourd’hui 35 étangsdestinés à la pêche et aux activités de loisirs.

Repères historiques
L’histoire de notre commune a été intimement lié à celle de Châteauvillain. Il est probable que cette partie de l’Aujon a toujours été un lieu fréquenté depuis la plus haute antiquité. Ceci est confirmé par la découverte sur les pentes de la colline dite « Boulaumont », de pointes de flèches en silex taillé.
La période gallo-romaine a laissé un riche dallage en mosaïque, découvert en 1910, mais aujourd’hui perdu, et des fondations, des monnaies, ainsi que des poteries romaines.
Les découvertes de sarcophages, à l’occasion de travaux, ont mis à jour plusieurs tombes mérovingiennes accompagnées de scramasaxe, d’un poignard et d’une plaque de ceinture.

Dans les années 70, sept cuirasses en bronze ,emboitées les unes dans les autres, ont été découvertes près des étangs de Marmesse. Datées de la Période de Hallstatt,1er âge du fer entre – 900 et – 500 avant JC,elles ont été fabriquées et apportées par les Celtes, une population indo-européenne arrivée dans notre région.
Elles sont  d’une grande rareté puisque seulement trois semblables ont été découvertes en France. Six d’entre elles se trouvent au musée de Saint Germain en Laye et une au musée de Chaumont.
Les sept cuirasses sont composées de deux coques en feuille de bronze chaudronnée. Elles étaient travaillées à froid, par martelage sur une forme, afin de l’étirer et de l’amincir. Pour éviter les fissures, la feuille de bronze était périodiquement chauffée et recuite pour consolider la structure du métal. L’une des coques correspondait au plastron, l’autre à la dossière. Ces deux éléments étaient solidement rivetés sur le côté de l’épaule gauche.
Les cuirasses s’enfilaient donc par le côté droit, en écartant les deux coques, grâce à la malléabilité du métal. On pouvait alors fermer la cuirasse en fixant les crochets situés du côté de l’épaule droite.
On estime qu’il a fallu au moins 150h de travail pour fabriquer une seule de ces cuirasses.

 

L’église romane et son prieuré

Le prieuré de Marmesse, attenant à l’église, existait déjà au XI ème siècle. Il était placé sous le vocable de Saint-Martin et habité par des religieux de l’ordre célèbre de Cluny.
La tour qu’il nous reste conserve au-dessus de la porte d’entrée les armes de Cluny, c’est-à-dire, les deux clefs de Saint-Pierre et l’épée de Saint-Paul. L’humble église de Marmesse était « église mère » de Châteauvillain et jusqu’au XVI ème siècle, la population n’avait pas d’autre cimetière que celui de Marmesse.
L’église fut certainement remaniée plusieurs fois. Elle garde des dalles funéraires anciennes. Son porche a sans doute été ajouté au XV ème siècle. La façade a probablement été rapportée au XVII ème siècle de même que l’entrée du cimetière dont les piliers portent des sculptures représentant des torches retournées.
Cette église de style roman comporte une seule nef, deux chapelles latérales en renfoncement, ce qui lui confère la forme d’une croix latine. Elle est composée de douze ouvertures, dont trois sont des vitraux peints et neuf sont blancs.

CRÉANCEY

Elu de la commune : Maire délégué de Créancey : M. Jean-Marie Caugant

Géographie
Créancey se situe en Haute-Marne, distant du chef lieu de canton Châteauvillain de 5 km. Le village compte près de  200 habitants et s’appellent les « Potérats ». La commune s’est associée à celle de Châteauvillain le 28 mars 1972.

Repères historiques
Créancey, domaine de crescent, des créscentius, nom de famille romaine. Le village a des traces d’occupation qui remonte à la préhistoire.
Il a été trouvé, à l’occasion de travaux, un caniveau de chêne de 25 cm de large à l’endroit appelé « Le Put ».
Des sarcophages en pierre ont été également mis à jour.

Créancey possédait une maladrerie ou léproserie. La seigneurie de Créancey, qui avait le titre de Baronnie, était réunie à celle de Châteauvillain, mais possédait encore au XVII èmesiècle un arrière fief dit de Senailly.

Eglise, vigne et Champ d’Orléans
L’église fut construite en 1526, à la place d’une église qui aurait été érigée, selon l’abbé Foissey vers 1100. Sous le cœur, on trouve une fontaine dite de Saint Jean où l’on trempait les vêtements des enfants malades.

Créancey comptait à l’époque 128 hectares de vigne, en 1914 il n’en reste plus que 50 hectares. Le vin était du Gamay et Pinot. Le phylloxéra a détruit toute la vigne.

Le Champ d’Orléans fut créé par les habitants pour remercier la gentillesse de Louise Marie Adélaïde, duchesse d’Orléans et mère du roi Louis Philippe.
Les tilleuls ont été plantés en 1830.

MONTRIBOURG

Le Hameau est distant de 6km de Châteauvillain et compte 20 habitants.
Montribourg, qui n’est point mentionné dans les chartes du moyen-âge, avait cependant sur la montagne, dite la Côte-aux-Chênes, un château fort.
Sur le territoire se trouve la métairie de la Lucine, dite autrefois « Chasseigne », qui fut donnée en 1126 aux chanoines réguliers de Saint-Augustin.
Le territoire de Montribourg, d’où l’on extrait du minerai de fer et des laves pour couvertures, est rocailleux et peu productif.
L’église de style roman fut construite en 1874 sur l’emplacement d’une plus ancienne église.
Le 1er juin 1966la commune de Montribourg est rattachée à Châteauvillain.

ESSEY LES PONTS

Elu de la commune : Maire délégué d’Essey-les-Ponts : M. Bouchot Jean-Marie

Géographie
Notre village se situe en Haute-Marne distant du chef lieu de canton, Châteauvillain, de 6 km. Sa superficie est de 700 hectares dont 180 ha de bois communaux.

Essey-les-Ponts comptent 110 habitants qui portent le nom de «  Gallivet d’Achay ».
Châteauvillain et Essey-les-Ponts se sont associées le 28 mars 1972.

Repères historiques
A part quelques sépultures difficilement datables, rien ne prouve l’occupation du site avant le Xème siècle. En 1195, il est question d’un Rolland, seigneur d’Essey, et d’Isabelle d’Ormoy son épouse.

Eglise, château, lavoirs et vignes
L’église de style roman fut construite en 1851, dédiée à Saint-Siméon, le Stylite. Saint-Siméon est né dans un petit village de la région d’Antioche (Turquie). Il fera construire une colonne où il ne pouvait se mettre en position assise ou couchée. Il y passera debout ou à genoux les quarante dernières années de sa vie, en ne mangeant qu’une seule fois tous les 40 jours et en recevant la communion tous les huit jours. Il décédera en 459, à l’âge de 69 ans en position d’adoration.

Six des verrières sont dues à la générosité de la famille d’Espiard qui habitait le château.

Cette famille a également fait don du chemin de croix, lequel, dit l’Abbé Didier, est le principal ornement de l’église et l’un des plus beaux du diocèse.

Le château a été construit en 1705 par un moine de l’abbaye de Clairvaux qui le laissa à son neveu M. Le Mayeur. Le chevalier Gouault en devint le propriétaire après son mariage avec Melle Jeanne Le Mayeur : accusé de favoriser le retour des bourbons, il fut fusillé sur la place du marché au blé de Troyes, le 24 février 1814. Le château passa à M. Godefroy et ensuite à M. Helmstetter qui le vendit à M. Espiard.

La vigneGamay et Pinot envahissaient les coteaux. Lorsque les gelées printanières étaient clémentes, le vin clairet ou le vin de Paulin« le Chambertin du coin », coulait abondamment.

Le phylloxéra détruisit toute la vigne.

Les lavoirs sont au nombre de deux, identiques et remarquables, dont un a été transformé en salle de convivialité.